Le petit train train train qui nous emmene loin loin loin ..

Soraya sourit doucement.
" Je ne t'en veux pas de ta réaction. Je connais ton peuple, je l'ai assez longuement côtoyé. J'ai compris que vous aviez plus de sagesse que les Amestriens. L'alchimie ... ne doit pas être utilisée autrement que pacifiquement. Vous au moins vous ne vous êtes pas perdus en route. Mais ne soyez pas aveugles non plus. Si dur que ce soit." reprit l'homonculus.

Elle regarda par la fenêtre. Un étrange silence régnait dans le wagon. Nombreux étaient ceux qui jetaient des regards inquiets à l'homonculus. Soraya n'y faisait pas attention.

Le paysage défilait sous ses yeux. Elle devait probablement répondre quelque chose au docteur non ?

"C'est vrai". Souffla-t-elle. "Nous, nous vivons dans la croyance d'Ishbala et nous detestons l'alchimie. Elle va à l'encontre de Dieu. Elle produit le malheur."

Elle frissonna, et s'arrêta quelques instants.

"Vous y êtiez, docteur. Vous les avez vu. Les alchimistes d'état. Ces militaires qui ont tués toute ma famille, en croyant m'avoir assassinée aussi. L'alchimie rend les gens mauvais, voilà ce que je crois, docteur. Est-ce qu'un être humain qui vient d'une chose mauvaise l'est à son tour ?"

Soraya ferma les yeux un court instant.
" Oui j'ai vu. J'ai vu les gens tuer, être tués. Mais je sais aussi, que parmi eux trouvaient des gens qui se faisaient horreur à cause de ça. J'en ai vu qui ne comprenaient pas pourquoi on utilisat l'alchimie de cette manière. Pour ces gens-là, elle ne doit servir qu'à faire le bien." répondit-elle en rouvrant les yeux.

Elle soupira légèrement. Bil'ha lui demanda aussi si les êtres créés par l'alchimmie étaient mauvais.
" Pas tous. Certains le sont, car ils ne comprennent pas pourquoi on leur a fait. Nous les homonculus, avons été créés parce que certains personnes voulaient faire revivre une autre. Mais nous ne sommes pas elle, nous avons des souvenirs qui ne nous appartiennent pas et auxquels on ne comprends rien. C'est une torture, de ne pas savoir qui l'on est. De là provient la haine de certains." dit-elle.

Une voix dans un haut-parleur annonça l'arrivée prochaine du train dans la gare de Central.

Elle se tourna enfin vers le docteur Ludlow. Au moins, elle était rassurée sur un point : le docteur n'oubliera peut-être jamais tout ce qu'elle a vu à Ishbal. En y reflechissant, ca lui faisait plaisir. Parce qu'au moins, tout les horreurs que cette guerre aura fait, marquera à jamais les mémoires. La mémoire, les souvenirs, c'était beaucoup, déjà.

Elle se tut, le temps que le docteur Ludlow lui explique sa vision des choses.

"Vous êtes le péché des Hommes, alors..." ne put-elle s'empecher de dire. Car au fond, si le docteur Ludlow était donc ce qu'elle disait être, quelqu'un avait voulu la faire revivre, en transgressant tout les interdits d'Ishbala. Mais avant qu'elle ne puisse ajouter autre chose, les hauts parleurs annoncèrent qu'elles seraient bientôt à Central.

" Oui je suis un péché. Mais n'oublie pas ce qui a conduit à cette trangression : la peine due à la disparition d'un être cher. C'est parce que les hommes n'acceptent pas que tout le monde meurt un jour ou l'autre, qu'ils sont amenés à trangresser le cycle de la vie et de la mort. La mort est parfois si brutale ... Revoir l'être aimé, c'est ça leur raison." continua doucement Soraya.

Quelques instants plus tard, le train ralentissait pour finalement s'arrêter. L'homonculus du métal se leva, et regarda la jeune prêtresse.
" Comprendre et connaître avant de condamner, ne pas juger sans savoir, voilà qui protège du fanatisme et de la haine. Et n'oublie pas : dans l'ombre il y a toujours de la lumière quelque part." conclut-elle.

Soraya lui sourit, et ajouta que ça lui avait fait plaisir de revoir la jeune Ishbale. Mais l'adolescente plusieurs fois centenaire devait s'en aller à présent.

"Ca, c'est parce que les Amestriens ne croient qu'en l'alchimie", lanca-t-elle, un ton légèrement accusateur. "Nous, Ishbaliens, comme nous croyons en Ishbala, nous ne bravons pas ce genre d'interdit. La mort nous est douleureuse, à nous aussi, mais nous savons croire en quelque chose de bon."
A l'arrêt du train, elle se leva à son tour. Puis, sortant de la cabine, elle se retourna, l'air décidé, vers le docteur Ludlow.

"Je jure que j'essayerai de mieux comprendre, docteur Ludlow, pour la fois où vous m'avez soigné."

Dit-elle, avant de sortir définitevement du train.